Date: Le 21 octobre 2002 Communiqué: 277

 

La plus grande résistance du monde entre dans sa 3e année

97 martyrs... Des centaines d’invalides... Une volonté invincible...
Toutes les limites connues ont été forcées... Les encerclements ont été percés...
Nous n’ajoutons pas une note de bas de page dans le grand livre de l’Histoire... Nous y écrivons une geste... L’isolement sera pulvérisé! La guerre de résistance vaincra!

 

Depuis le 20 octobre 2000, date à laquelle nos camarades ont ceint leur tête d’un bandeau rouge, deux autonmes, deux hivers, deux printemps et deux étés se sont écoulés. Pendant 730 jours, en prison et au dehors, nous avons résisté à la faim, aux massacres, à l’isolement, aux tortures et aux mensonges les plus lâches.
Nous avons déclaré haut et fort que nous ferons vivre nos convictions malgré l’agression de l’impérialisme et de l’oligarchie concrétisée par les prisons de type F. Nous leur avons déclaré que nous les empêcherions d’anéantir la pensée socialiste et l’idéal révolutionnaire. Aujourd’hui, nous vivons avec nos convictions. Plutôt que de renier nos pensées comme ils le voulaient, nous en faisons notre étendard de guerre.
L’histoire humaine n’a jusqu’à présent, jamais connu une telle résistance.
Au nom de nos convictions, de la révolution et du socialisme, nous nous sommes sacrifiés des centaines de fois jusqu’à devenir les porte-drapeaux d’une culture et d’une morale que beaucoup croyaient inexistantes et révolues.
Tout au long des années 90, nous avons balayé la propagande de l’impérialisme qui se prenait pour le « Seigneur Tout Puissant ». Les peuples du monde entier ont pu voir une nouvelle fois, à travers notre lutte qu’aucune force ne pouvait vaincre les résistants.
Demain, notre guerre de résistance sera une source d’inspiration pour de nombreuses et diverses luttes.
Dès le début, nous avions fait savoir qu’il serait complètement erroné de penser que la résistance n’était que limitée aux prisons de type F.
Nous avions affirmé que nous résistions contre ceux qui tentaient de convertir tout le pays en une prison de type F. Les conditions de notre lutte et sa grandeur ont donné à notre résistance un rôle historique majeur. Ceci est valable tant pour notre résistance dans les prisons que pour celle qui se poursuit hors-les-murs. Tous les yeux sont rivés sur notre résistance, ceux des tyrans comme ceux des opprimés.

La résistance s’est poursuivie et se poursuivra malgré la répression, les manœuvres et les attentes à contre-sens. A ce jour, nous avons donné 97 martyrs. Près de 400 résistants ont été mutilés.
Certains de nos résistants ont péri par la faim, d’autres par les flammes, d’autres encore sous les bombes. Mais il n’y a pas eu que des bombes qui ont plu sur nous. Et nous n’avons pas combattu que la seule faim.
En effet, il y a eu une averse de bombes, de calomnies et de distorsions de la vérité. Outre l’isolement que nous avons subi dans les prisons de type F, nous avons été pris sous les salves des pro-européens et des pro-américains.
Mais la force de notre résistance les a tous terrassés. Les mêmes erreurs de comptabilité ont été observées tant dans le front de nos ennemis que dans celui de nos amis. Il y en a toujours qui se limitent à faire des petits calculs arithmétiques et des pronostics sur notre capacité d’endurance. Il y en a toujours qui s’efforcent de compresser la résistance dans le moule difforme de leurs conceptions politiques et qui veulent lui donner une autre interprétation.
Que personne n’attende notre capitulation. Pensez à ce qui s’est passé pendant 730 jours : malgré tout ce qui s’est passé, certains ont espéré que la résistance s’essouffle ou se disloque mais ils se trompent grossièrement. Cela voudrait dire qu’ils n’ont rien compris de ces 730 jours, de ces centaines d’actions, d’articles, de nos 97 martyrs et de nos centaines d’invalides.

Ceux qui contemplent notre mort observent leur propre mort!
A ceux qui observent notre résistance avec le titre de gauchiste, patriote, progressiste ou démocrate, nous affirmons que nous continuons de renforcer notre guerre contre le fascisme et notre espoir en la révolution avec notre trépas. En observant la résistance, vous contemplez votre propremort. Vous vous donnez la mort. Dans un monde et un pays pareils, il n’est pas
possible de survivre politiquement pour ceux qui ne défendent pas leurs convictions avec courage et abnégation. Votre cadavre peut, certes, vivre dans cet ordre mondial, mais nous, nous n’appelons pas cela « la vie ». Il s’agit d’une mort. Une mort politique!
Si vous voulez vivre avec vos convictions et si vous voulez que vivent vos opinions, vos idéaux, la seule chose que vous avez à faire est de vous fondre dans la guerre de résistance, dans quelle forme que ce soit.

Prisonniers d’Asie, d’Amérique, d’Europe et d’Afrique;
Cette résistance appartient à vous tous. Cette résistance est la plus grande résistance contre la politique de dépersonnalisation et d’humiliation concrétisée par ce que l’on pourrait appeler les « tombeaux » des impérialistes et de leurs collaborateurs. Cette résistance offre de nouveaux horizons à tous les détenus.
La politique de « traitement », sorte de programme de réhabilitation ou de « brain washing » qui sévit dans les prisons de type F de notre pays est une politique « internationale » qui recouvre toutes les régions du monde où règne la domination impérialiste. A partir du milieu des années 1980 en particulier, avec la ratification d’une décision de l’OTAN concernant la “réhabilitation des détenus”, de grands investissements ont été consentis en matière pénitentiaire dans les pays impérialistes et néo-coloniaux.
De grands travaux ont été effectués mais leur achèvement et leurs mises en service ont eu lieu à des dates différentes selon les conditions de chaque pays.
Ainsi, de l’Italie à l’Allemagne, des Etats Unis à l’Espagne, il y a eu de grandes résistances contre les cellules d’isolement. Cependant, elles n’ont jamais été aussi longues que la notre. Le grand sacrifice auquel nous avons consenti incarne la force des prisonniers du monde entier. Faisons nôtre de la force et de la volonté qui s’est dégagée de notre guerre de résistance sur tous les continents et dans tous les pays.

Peuples d’Asie, d’Amérique, d’Europe, d’Océanie et d’Afrique;
Nous résistons contre la tentative par l’impérialisme et les dictateurs qui sont à sa solde de convertir le monde en une prison à ciel ouvert pour les pauvres!
Le plan de l’impérialisme américain est très clair : pas de place pour les pensées dissidentes ; interdiction de s’opposer à la famine, à la misère, aux injustices réservées par l’impérialisme aux peuples. Toutes les «cibles» qui résisteront seront écrasées! Toutes les opinions, les croyances et les idéaux de l’humanité devront être éliminées!
Si cette politique s’applique différemment au Proche-Orient, en Amérique latine, en Asie orientale ou dans les Balkans, son essence reste la même.
Face à cette politique, en Turquie, nous avons élevé un combat spectaculaire qui dure depuis deux ans. Noius y avons mis une volonté, une foi et une détermination rarement vues. Nous avons donné des centaines de martyrs et d’invalides et malgré tout, nous continuons.
Nous le savons, notre résistance traverse les murs de la censure dressés par l’ impérialisme pour parvenir à vous. Nous le savons, organisations révolutionnaires et patriotiques en tête, vos yeux sont rivés sur nous.
Nous le savons, votre cœur est aux côtés de ceux qui résistent dans leur cellule. Mais nous attendons plus de votre part. Car il faut plus pour remporter des batailles contre l’impérialisme. Nous y parviendrons. Tout le monde peut s’en assurer;
Même si nous devrons donner cent martyrs de plus, nous vaincrons. Nous étions les obstacles de l’impérialisme américain et à leurs satrapes qui ont fait de la Turquie, une marionnette du FMI. Si nous avions abandonné nos opinions et notre combat pour l’indépendance, la révolution et le socialisme, si nous avions capitulé face au fascisme et à l’impérialisme, ils allaient pouvoir connaître la « paix ». C’est pourquoi, ils ont agressé notre résistance avec une grande sauvagerie. Ils ont envahi des dizaines de prisons comme s’ils s’agissait d’un conquête de terres étangères. Dans l’histoire des prisons, c’était peut-être la première fois que l’on utilisait autant de bombes et de balles. Une véritable invasion dans le seul but de nous assujettir. Nous avons répondu à cette sauvagerie inouïe par un esprit de sacrifice inouï.
Depuis, nos combattants fédaïnes flottent sur les drapeaux de l’insoumission des peuples. Ils se sont relayés le témoin et l’ont porté jusqu’à ce jour.
Tout le monde peut s’assurer que ce drapeau continuera de flotter jusqu’à la victoire. Les Frontistes ne feront pas tomber ce drapeau, ni en prison, ni hors-les-murs.
Personne ne nous verra nous incliner devant la tyrannie du fascisme. Nous ne donnerons pas ce plaisir à l’ennemi. Nous n’attristerons pas les peuples.
Nous n’obscurcirons pas le rêve d’indépendance, de révolution et de socialisme des peuples du monde et de notre pays. Nous n’ajoutons pas une note de bas de page à l’histoire. Nous y écrivons une geste. Tant que le monde existera, cette résistance sera racontée. Tant que les peuples vivront sur ce monde, cette résistance leur indiquera la voie à suivre.
Les combattants fédaïnes du Front appelle notre peuple ainsi que tous les peuples du monde à résister pour porter cette auguste résistance à la victoire.

LES MARTYRS DE NOTRE GRANDE RESISTANCE SONT NOTRE FORCE, NOTRE FIERTE ET NOTRE AVENIR!

L’ETENDARD QU’ILS NOUS ONT CONFIE EST LE TEMOIN SACRE QUE NOUS ALLONS FAIRE FLOTTER JUSQU'A LA VICTOIRE!
NOUS RESISTONS, NOUS VAINCRONS!
LE MONDE QUI A LES YEUX RIVES SUR NOUS SERA AUSSI LE TEMOIN DE NOTRE VICTOIRE!

 

Devrimci Halk Kurtulus, Cephesi
Front révolutionnaire de libération du peuple